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Le Maroc renforce sa lutte antiterroriste

Maroc - Societe
Les forces armées marocaines ont déployé jeudi 14 août des armes lourdes et des batteries antiaériennes près du phare d'El-Hank à Casablanca.
L'armée n'a donné aucune raison quant à ce déploiement, mais plusieurs médias locaux ont laissé entendre qu'il interviendrait en réponse au risque de voir des avions être utilisés par les groupes terroristes, comme l'Etat islamique (EIIL), pour frapper des intérêts stratégiques dans le royaume.

"Il existe une forte probabilité que les terroristes ne transforment des appareils civils en bombe volante ou ne les détournent pour en faire des bombes destinées à mener des opérations terroristes", explique Lahcen Oussimouh, politologue et chercheur au Centre marocain d'études sociologiques.

"Certaines informations indiquent que l'EIIL a procédé à des expériences sur l'utilisation d'objets volants lors d'opérations terroristes, et la vigilance est donc de mise", a-t-il précisé.

La menace terroriste a augmenté de manière dramatique au Maroc par suite de la situation en Libye, en Syrie et en Irak, a-t-il ajouté.

"Il y a le risque associé au retour de combattants des théâtres d'opérations en Syrie, en Irak et au Mali, mais aussi la menace que font peser les loups solitaires, qui ont été recrutés sur l'internet et au travers des réseaux sociaux ; ils sont totalement inconnus des services de sécurité", explique-t-il à Magharebia.

"Ces loups solitaires se caractérisent par la difficulté à les détecter, parce qu'ils se sont immergés dans la communauté. De plus, ils n'ont pas quitté le territoire national pour partir sur les fronts, et ils n'ont donc pas été enregistrés à la frontière", ajoute cet analyste.

Et de souligner : "Ces éléments sont en mesure d'agir plus librement, en se basant sur les directives et les instructions qui leur sont données par les organisations terroristes à l'étranger via l'internet, et qui peuvent entraîner des catastrophes au Maroc."

L'une de ces cellules terroristes qui était active à Tétouan, Fnideq et Fès a été démantelée la semaine dernière. Elle recrutait des combattants marocains et étrangers et assurait leur soutien financier pour qu'ils rejoignent les rangs de l'Etat islamique (EIIL), a annoncé le ministère marocain de l'Intérieur le 13 août.

Ce communiqué précise que cette cellule se composait de neuf membres et était "en train de planifier des actes de sabotage dans le royaume en utilisant des armes à feu et des explosifs".

Ce qui est nouveau dans cette cellule, c'est que l'un de ses membres avait appris à fabriquer des engins explosifs improvisés dans les camps de l'Etat islamique.

Selon des rapports, les forces de sécurité marocaines enquêteraient actuellement également sur des cellules terroristes liées à des extrémistes déjà emprisonnés.

Dans la prison de Meknès, les cellules d'Azzedine al-Attas, Mohamed al-Kairaouani et Hassan Younsi, le présumé émir d'Ansar al-Sharia au Maroc, ont fait l'objet d'une fouille le 10 août, à la recherche de smartphones, selon un groupe de militants. Les détenus ont ensuite été transférés dans une autre prison de la ville.

D'autres détenus ont également été transférés dans d'autres cellules ou d'autres villes. Mi-juillet, la femme du détenu Khaled al-Haddad a été arrêtée à Fès pour avoir apporté un téléphone et une carte SIM à son mari.

Comme l'explique Abdellah Rami, chercheur spécialisé dans les groupes islamiques : "Il est normal de procéder à des contrôles de sécurité dans les prisons, parce que les leaders et les symboles du jihad salafiste au Maroc se trouvent tous en prison, d'où ils supervisent la direction des différentes cellules et coordonnent leurs activités par l'intermédiaire des réseaux sociaux, et lors des visites".

"Des plans, des instructions et de la propagande sur l'internet et les réseaux sociaux parviennent à sortir des prisons, et le recrutement de combattants et leur orientation vers des réseaux qui les envoient vers les différents fronts se font également depuis l'intérieur des prisons", explique-t-il.

Selon Abdelmajid Hachadi, journaliste spécialisé dans les affaires terroristes, "les prisons sont devenues un sujet de forte préoccupation pour les services de sécurité marocains, dans la mesure notamment où les militants les utilisent comme un terreau fertile pour attirer et recruter des prisonniers de droit commun".