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La criminalité, nouvelle arme des jihadistes marocains

Maroc - Societe
Les terroristes et les extrémistes religieux du Maroc dépendent de plus en plus des activités criminelles pour financer leurs opérations.
Le dernier exemple en date de cette tendance vient de Fès, où les services de sécurité ont arrêté mercredi 23 juillet cinq hommes dans le quartier de Bensouda. Selon les autorités, leur cellule se livrait à des activités criminelles pour financer leurs opérations.

"Ces membres avaient adhéré au salafisme jihadiste et lançaient des attaques contre des citoyens en utilisant des armes de poing et des masques", a expliqué le ministère marocain de l'Intérieur.

Ces activités criminelles constituaient une source de revenu pour les activités de cette cellule, expliquent les autorités.

Ce gang affilié à al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) sera jugé en vertu de la législation pénale et antiterroriste, a précisé le360.ma.

Des cas similaires ont été mis à jour au cours des derniers mois. Dans le passé, les cellules terroristes dépendaient plus de la collecte de dons pour financer leurs activités.

En mars, la police judiciaire avait démantelé un réseau criminel à Fès et Sefrou. Ces anciens détenus terroristes et les autres membres de cette cellule avaient été accusés de fraude financière envers des institutions commerciales, notamment des compagnies de télécommunications, dans le but de financer le recrutement et le transport de jihadistes en Syrie.

Durant le même mois, les autorités avaient démantelé une autre cellule dans le nord du Maroc, qui s'était spécialisée dans le vol et la fabrication de faux passeports pour les recrues jihadistes en partance pour la Syrie.

En mai, un jihadiste de Mrirt avait été arrêté pour "piratage de cartes de crédit dans l'intention de voler de l'argent et de l'envoyer aux groupes armés en Syrie", avait alors indiqué le ministère de l'Intérieur.

La même chose s'était reproduite le mois dernier. Les services de sécurité marocains avaient démantelé une cellule "traitant des marchandises de contrebande pour assurer le soutien nécessaire pour financer le voyage des recrues vers la Syrie", selon les autorités.

"Depuis l'année dernière, le recrutement et l'envoi de combattants en Syrie a pris des dimensions sans précédent au Maroc", explique le chercheur Mouhcine Abdelwahed. "Cela a entraîné une hausse des besoins pour financer ces opérations, qui ne peuvent plus être couverts par les seules recettes des dons. Les cellules terroristes ont alors dû trouver d'autres moyens de financement."

"Ces gens accusent l'ensemble de la société marocaine de kufr", ajoute-t-il. "Ces terroristes pensent que la violence qu'ils exercent à l'encontre de la société marocaine est une sorte de jihad qui leur ouvrira les portes du paradis, et ils considèrent les vols et les pillages auxquels ils s'adonnent comme un butin de guerre."

Le Maroc a mis sur pied une unité de renseignement financier, qui a resserré l'étau sur les groupes traitant des fonds illicites, explique-t-il.

Et face au tarissement des sources de financement des cellules terroristes, les extrémistes se tournent maintenant vers le crime, souligne Abdelwahaed.

Les nouveaux développements en Syrie et en Irak, que l'on peut constater par l'intermédiaire de photos et de vidéos horribles publiées sur les réseaux sociaux, ainsi que les luttes intestines au sein des groupes jihadistes, ont contribué à réduire le capital de sympathie, et partant, les dons faits aux terroristes, conclut-il.