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Des milliers de jihadistes marocains en Syrie et en Irak

Maroc - Societe
Quelque trois mille jihadistes d'origine marocaine pourraient se trouver en Syrie et en Irak, a déclaré le ministre de l'Intérieur Mohamed Hassad devant les parlementaires, mardi 15 juillet.
"Un total de 1 122 Marocains sont affiliés avec les organisations terroristes en Irak et en Syrie, aux côtés d'Européens d'origine marocaine, dont le nombre est estimé à deux mille", a indiqué l'AFP citant le ministre.

Sur ces 1 122 jihadistes, deux cents sont morts, dont vingt dans des attentats suicides. Les cent vingt-huit qui sont rentrés au Maroc ont été arrêtés et interrogés.

Les services de sécurité les soupçonnent en effet d'avoir planifié des attaques terroristes à leur retour dans leur pays. Selon le ministre de l'Intérieur, plusieurs leaders terroristes marocains en Syrie ont déclaré qu'ils avaient l'intention de lancer des attaques contre le royaume.

Ces leaders et combattants marocains sont bien connus des services de sécurité, a-t-il ajouté, précisant que cinq d'entre eux occupent des fonctions élevées au sein du groupe terroriste de l'EIIL.

Le ministre a expliqué que ces groupes terroristes et ceux qui opèrent en Afrique du Nord coordonnent leurs activités. Le plus préoccupant, a-t-il ajouté, est la possibilité que les jihadistes européens puissent entrer au Maroc sans difficulté pour y mettre leurs plans à exécution.

Hassad a souligné qu'une stratégie était mise en place pour faire échec à toutes ces menaces pour la sécurité. "Cette stratégie a permis de démanteler plusieurs cellules terroristes qui projetaient de perpétrer des attentats au Maroc", a-t-il indiqué.

Il a tenu à rappeler que les forces de sécurité n'interviennent pour arrêter des groupes terroristes que sur la base de preuves et lorsque leurs projets sont en cours de préparation.

Le ministre a expliqué que du fait de l'augmentation de ces menaces, le Maroc avait accentué sa vigilance et renforcé la surveillance des ports et des aéroports, ainsi que le long de sa frontière avec l'Algérie.

Les députés ont manifesté leur confiance envers les forces de sécurité et souhaité que la surveillance et les contrôles soient intensifiés. Certains ont demandé que soit adoptée une stratégie complète basée non seulement sur les aspects sécuritaires, mais aussi sur des efforts sociaux.

Abdellah Sghiri, député du Parti pour la justice et le développement, a rappelé le rôle des écoles, des universités, des familles et des oulémas dans la lutte contre le fondamentalisme.

Le président du groupe de l'Union constitutionnelle, Chaoui Belassel, a exprimé un point de vue similaire, déclarant que bien que le rôle des services de sécurité soit vital, il convenait de ne pas négliger le volet de sensibilisation de l'opinion publique.

"A ce titre, une grande responsabilité incombe à la famille et à l'école, qui sont appelées à jouer un rôle important en la matière", a-t-il ajouté.

Comme l'a expliqué le politologue Jamal Farhani à Magharebia, le Maroc n'est pas le seul pays affecté par les menaces sécuritaires, et plusieurs pays ont renforcé leur vigilance pour lutter contre le terrorisme. Il estime que le partage de renseignements entre les pays est le seul moyen de prévenir des attaques meurtrières.

"L'accès rapide à l'information est la seule arme efficace contre la montée des défis sécuritaires", a-t-il ajouté.

Du côté des citoyens, l'humeur est plutôt à la sérénité, malgré l'annonce faite le 10 juillet par le ministre de la Communication Mustapha El Khalfi que le Maroc est sérieusement menacé par des complots terroristes.

Pour Laila Chalmi, comptable, les forces de l'ordre ont été jusqu'à présent proactives, et il ne sert à rien de paniquer.

"J'espère que la mobilisation sera maintenue jusqu'au bout pour déjouer les manœuvres terroristes. En même temps, il faut trouver d'autres solutions pour que nos jeunes ne partent plus combattre en Irak et en Syrie", explique-t-elle.