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Interview de Kogon Yawovi Nestor, collectionneur d’anciens billets de banques

Togo - Societe
Nestor Yawovi Kogon (photo) est beaucoup plus connu par son entourage comme un talentueux enseignant de la langue de Shakespeare. Un homme qui a parcouru plusieurs localités du Togo à transmettre sa connaissance à la jeune génération. Mais ce que beaucoup de personnes ignorent, c’est que Nestor Yawovi Kogon est aussi dévoré par une passion hors du commun, la collection d’anciens pièces et billets de banques. Ce numismate (collectionneur de monnaies) dispose dans ses albums d’une grande quantité de pièces et de billets de banques du Togo et de plusieurs pays du monde.
L’homme, interviewé par l’Agence de presse Afreepress, livre les raisons qui le motivent à se lancer dans une telle activité. « Cette passion a débuté dans les années 2000. Cela me procure un immense sentiment de joie », laisse-t-il entendre.

Lire l’intégralité de l’entretien.

Afreepress : Bonjour M. Kogon Yawovi Nestor. A quand vous est venue l’envie de recueillir et conserver des anciens billets de banques ?

Kogon Yawovi Nestor : C’est lorsque j’étais au Lycée de Tabligbo que l’idée m’est venue tout d’un coup de montrer quelque chose à la jeune génération. J’ai donc commencé par collecter des anciens billets et avec l’aide des élèves j’ai eu ceux qui étaient à portée de main. Cette passion a débuté dans les années 2000.

Afreepress : Donc depuis 14 ans vous collectionnez des anciens billets de banques. Qu’est-ce que cela vous procure comme sentiment ?

Kogon Yawovi Nestor : Cela me procure un immense sentiment de joie. Le fait même de les avoir avec moi et de les feuilleter de temps en temps, j’en tire beaucoup de satisfaction et aussi lorsque je les montre à mes élèves et je vois leur engouement, ça me donne de la joie. Parfois ils me demandent si un tel billet a été utilisé par le Togo et je leur réponds par l’affirmative.

C’est aussi un travail de mémoire que je suis en train de faire. A travers cette passion, j’ai découvert beaucoup de choses. Par exemple, la monnaie qu’on appelle « Djanta (25 F CFA) » dans le nord du pays. Pourquoi l’appellent-ils comme cela ? C’est juste parce qu’il y avait sur l’ancien billet de 25 F CFA l’image d’un lion. Ce sont les peuples du sud du pays qui ont commencé par appeler ce billet « Djanta (le lion) » et ce nom a été repris au nord Togo.

A travers cette collection, j’ai aussi su que c’est parce que le 1er billet de 100 F CFA était rouge et c’est pourquoi on dit aujourd’hui « billet djin », c'est-à-dire « billet rouge ». Tout cela me passionne tellement.

Afreepress : Vous collectionner aussi les billets d’autres pays du monde. Expliquez-nous pourquoi.

Kogon Yawovi Nestor : Vous savez, il faut être ouvert sur le monde. Dans beaucoup de pays on a un musée monétaire. Je pense que le Togo doit aussi avoir ce musée pour sauvegardez sa mémoire monétaire. C’est un appel que je lance aux autorités de notre pays.

Afreepress : Et vous à votre niveau, que comptez-vous faire pour partager vos découvertes avec les Togolais ?

Kogon Yawovi Nestor : Dans ma collection il y a beaucoup de pièces et de billets. Vous avez différentes sortes de pièces et de billets de 10 F CFA, de 100 F CFA … Pour que beaucoup de Togolais puissent connaître ces billets, il s’avère nécessaire de faire une exposition et c’est dans ce sens que je lance un appel aux partenaires, aux centres cultures et de loisir de notre pays pour que nous puissions partager cette partie de l’histoire monétaire de notre pays avec la jeune génération.

Afreepress : En dehors des pièces et billets de banques, vous collectionner également d’autres objets. De quoi s’agit-il ?

Kogon Yawovi Nestor : Depuis un certain moment, j’ai commencé par collectionner tout ce qui est ancien. Par exemple j’ai des gramophones, des anciens téléphones portables etc. C’est toujours dans le but de montrer à la génération future ces objets qu’ils ne connaissent pas.

Mon objectif c’est de me joindre à d’autres collectionneurs pour mettre sur pied une association. Je lance aussi un vibrant appel à la ministre chargée de la Culture. Il faut créer un musée monétaire ou au moins, aider à sauvegarder cette mémoire monétaire. Pour en savoir plus sur ma collection, je suis joignable au numéro (00228) 90 14 96 58.

Merci.

Propos recueillis par Olivier A.