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Komlavi Kondo : « Dans les jours à venir, nous irons d’amphi en amphi et voir ce que ça va donner »

Togo - Societe
Quelques jours après la reprise des cours à l’université, le Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais (MEET) monte au créneau pour faire savoir que « rien ne va sur le campus ».

Dans une interview accordée à l’Agence de presse Afreepress, Komlavi Akomabou Kondo, le président du MEET dénonce le « statu quo » dans les discussions avec le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Octave Nicoué Broohm.

Selon lui, même sur l’initiative des étudiants pour voir dans quelle mesure les critères d’allocations et de bourse seront revus et les problèmes de reprogrammation des matières résolus, conformément aux accords intervenus entre les deux parties en 2011 et 2012, le ministre semble faire à « sa tête ».

« Le ministre veut faire à sa tête, il ne veut pas comprendre l’étudiant togolais, il pense que tout ce qu’il va décider, nous devons l’accepter », s’est-il plaint.

De plus, à en croire le responsable du MEET, le ministre semble mettre au rebut les accords « chers » aux étudiants.

Au MEET, l’heure est tout simplement grave et les étudiants vont changer de stratégie. « Nous allons voir les camarades dans les jours à venir, nous irons d’amphi en amphi et voir ce que ça va donner. S’il le faut, nous appellerons les camarades à une assemblée générale », rappelle-t-il.

Lire l’interview

Afreepress.info : Bonjour, monsieur le président du MEET, quelle est la situation aujourd’hui sur le campus universitaire de Lomé ?

Komlavi Kondo : Avant d’aborder la situation, permettez-moi de souhaiter une bonne reprise à toute la communauté estudiantine. J’exhorte tous les étudiants à plus de courage, de sacrifice et d’abnégation. La situation des étudiants n’a pas évolué, c’est toujours le statu quo.

La situation n’a pas évolué parce que tout ce que nous réclamions, n’a pas trouvé de satisfaction. Le 10 avril dernier, il y a eu une rencontre entre le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et nous, suite à notre demande. Ce que nous avons noté, c’est que les points n’ont pas bougé. Pour cela, nous réitérons que nous n’allons pas baisser les bras.

Afreepress.info : Quels sont aujourd’hui les points de blocage entre vous et le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ?

Komlavi Kondo : Les problèmes sont encore énormes puisque les mêmes problèmes de critères d’allocation et de bourse que nous avons soulevés, n’ont pas trouvé de satisfaction. Après notre libération de la prison, les points n’ont pas bougé, seuls ceux qui ont eu le BAC avec la mention assez bien sont classés désormais dans le lot des boursiers. Sur tous les autres points concernant les critères, notamment les 20 à 25 crédits n’ont jusque-là pas trouvé de satisfaction.

Lors de nos discussions, il s’est fait ressortir de la part du ministre que l’accord que nous avons signé avec eux en 2011 et 2012 est aujourd’hui caduc. Nous disons que nous ne pouvons pas fonctionner dans ce flou puisqu’ils veulent appliquer l’accord malhonnêtement, d’un côté qui les arrange, ils ne veulent pas le faire du côté qui avantage les étudiants. Or, on demande à ces derniers aujourd’hui d’être excellents. Si les accords précités sont appliqués, honnêtement, l’étudiant peut répondre valablement à ce qu’ils attendent de lui. Mais sans cela, nous ne pouvons pas évoluer. Je veux faire allusion aux reprogrammations des Unités d’Enseignement fondamentales et des devoirs. C’est un problème qui nous tient véritablement à cœur.
Sur ce point, d’ailleurs, mon mouvement et moi serons increvables. Il vaut mieux nous appliquer ces exigences que nous avons trouvées lors de l’accord de janvier 2012 et tout ira pour le mieux. Sans cela, nous n’allons pas fléchir, la lutte va continuer.

Afreepress.info : Quelles sont, monsieur le président, ces exigences dont vous parlez ?

Komlavi Kondo : Chaque département, école et faculté doivent faire un effort pour faire des devoirs. Après les examens, reprogrammer les Unités d’Enseignement fondamentales. C’était le palliatif trouvé lors de l’accord de janvier 2012 et le ministre actuel était le porte-parole du gouvernement en ce temps. Il n’est pas question qu’il fasse du dilatoire pour nous dire que l’accord est caduc. Nous au MEET, nous n’allons pas accepter cela. Dans les jours à venir, nous allons consulter les étudiants pour voir la conduite à tenir.

Afreepress.info: Concrètement, quelles sont vos inquiétudes au jour d’aujourd’hui par rapport à la réaction du ministre?

Komlavi Kondo : Le ministre veut faire à sa tête, il ne veut pas comprendre l’étudiant togolais, il pense que tout ce qu’il va décider, nous devons l’accepter. La preuve, c’est que lors des discussions du 10 avril dernier, il avait bien dit que tout le monde a accepté, sauf le MEET. Il a même pris soin de dire qu’il fera un rapport que le MEET n’est pas d’accord. Jusqu’à présent, il ne nous a pas encore donné cette fiche mais je suis sûr que dans les jours à venir, lorsque nous allons réagir, il continuera par dire que nous avons défini ces critères par consensus.

Je réitère aujourd’hui que le MEET n’a jamais cautionné cela et que cela aille dans le bon sens de chaque étudiant que nous militons seulement pour le bien-être de l’étudiant. Il a également l’habitude de dire que nous ne défendons pas les étudiants, on fait de la politique. Je le rassure, je ne fais pas la politique politicienne à l’université. Par contre, je fais la politique syndicale en milieu estudiantin, à l’université.

Afreepress.info : Est-ce à dire que le pont de dialogue est en train d’être rompu entre le MEET et le ministre ?

Komlavi Kondo : Notre demande du 10 avril dernier n’a pas trouvé de consensus et nous sommes obligés de changer de stratégie pour nous faire écouter parce qu’il ne veut pas nous écouter. Il a rassuré les gens comme quoi, tout va bien à l’université. Nous disons que ça, c’est de l’hypocrisie. Rien ne marche à l’université.

Afreepress.info : Que comptez-vous faire maintenant ?

Komlavi Kondo : Nous allons voir les camarades dans les jours à venir, nous irons d’amphi en amphi et voir ce que ça va donner.

Afreepress.info : Une assemblée générale en perspective, est-ce cela ?

Komlavi Kondo : S’il le faut, nous appellerons les camarades à une assemblée générale.

Propos recueillis par Mamifro Martin