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Affaire des jeunes filles togolaises maltraitées au Liban / Témoignage Une victime, malade et désemparée suite aux traitements inhumains, raconte son calvaire

Togo - Societe
Affaire des jeunes filles togolaises maltraitées au Liban / Témoignage Une victime, malade et désemparée suite aux traitements inhumains, raconte son calvaire
Dimanche 06 avril 2014 dans un quartier de Lomé. C'est une certaine Djigbodè Akouvi (22 ans), désemparée, à la démarche hésitante, présentant encore des sequelles de troubles mentaux, des gestes mal contrôlés et aussi ayant des vides par moment dans la narration de ce qui lui est arrivé, qu'une équipe de reportage de notre rédaction a
rencontré dans un quartier de la banlieue Nord Ouest de Lomé. Son état, selon sa maman, est d'ailleurs ainsi mieux puisque c'est presque mourante qu'elle a été renvoyée à Lomé à bord d'un vol le 19 février 2014, et que c'est les forces de l'ordre qui ont pu à sa place appeler
les parents, non informés par ses " employeurs " sur son retour, par téléphone une fois qu'elle est arrivée à l'aéroport international Gnassingbé Eyadéma de Lomé. On est arrivé à l'avoir finalement par le biais du Mouvement Martin Luther King qui a été saisi de sa rentrée au pays après plusieurs mois de calvaire, de mauvais traitements, voltigeant de foyer en foyer au Liban, et au gré de ceux qui l'y ont emmené.

Selon les explications de Djigbodè Akouvi, il ressort qu'elle est arrivée au Liban le 18 juillet 2013 et sera ballotée de foyer en foyer, au gré d'un réseau que piloterait depuis Lomé un certain M. Kouloum. Ainsi, au lieu de trois mois comme il lui avait été promis de travail sans salaire, le salaire étant versé au réseau qui serait le démarcheur, elle évoque une stratégie qui a consisté à la déplacer de foyer en foyer après quelques semaines de travail pour qu'elle ne boucle pas de si tôt les trois mois afin de commencer par percevoir son salaire de 150 dollars (soit environ 75.000 F cfa à verser aux parents de Djigbodè et autres filles envoyées au Liban par le réseau)
promis par le contrat alors même que les employeurs directs verserait aux démarcheurs jusqu'à 400 dollars (environ 200.000 F cfa). Ainsi, sur sept mois passés au Liban, il ne sera versé à sa maman à Lomé que la somme de 75.000 F cfa, l'équivalent d'un seul mois de salaire. " De part ces mauvaises pratiques et mes dénonciations, je serai finalement renvoyé chez une dame (une Libanaise) que l'on m'a indiqué à Lomé comme étant celle qui devrait s'occuper de nos problèmes en matière de droit. Elle se veut la représentante du réseau au Liban. Et lorsque je me plaignais des mauvais traitements que je subissais, elle me menacera et me battra, évoquant d'ailleurs de m'assassiner ", nous a
laissé entendre la jeune Djigbodè Akouvi. " Entre temps, ma patronne que l'on me disait autrefois être celle qui s'occupera de nous en matière de droits, me paya des produits pharmaceutiques d'origine douteuse... Et à chaque prise de médicaments qui d'ailleurs me rendaient encore plus malade, j'ai constaté qu'on m'espionne pour savoir si je suis réellement faible ", poursuivit la jeune fille. Elle accusait par
là cette dernière (la Libanaise) dont elle dit ne connaitre comme nom que Mme Dade, d'avoir voulu l'assassiner par empoisonement médicamenteux.

Et comment est-elle finalement arrivée à échapper à leurs griffes pour rentrer à Lomé ? Djigbodè Akouvi raconte : " C'est donc profitant de la défaillance de leur surveillance que je me suis finalement échappée pour me rendre à la police avec ma carte d'identité togolaise. Et c'est elle qui a pesé jusqu'à ce je ne rentre finalement à Lomé toute malade, du fait des produits qu'on me donnait sans les accompagner de
repas adéquat. En fin de compte, je me suis demandé si ce n'est pas pour le travail qu'on m'a fait venir dans le pays, puisse que je n'ai jamais eu de problème par rapport à ce que je faisais comme tâche domestique, et qu'un fait nouveau s'est introduit. Celui des propos qui indiquaient qu'on va me tuer, et aussi des visites de certains hommes en noirs qui venaient souvent faire des cérémonies à la maison,
qui me forçaient à consommer un repas dont je n'avais aucune connaissance de la provenance. Et une fois forcée à consommer cette nourriture, ce que je faisais finalement contre mon gré, ce sont souvent eux qui viennent m'épier pour voir si j'ai perdu connaissance ou pas ".

Chose écoeurante, depuis son retour à Lomé, le directeur du réseau du nom de M. Kouloum, n'aurait pas selon ses dires réagi aux sollcitations de sa maman pour son traitement. Il aura fallu qu'elle revienne à elle-même après une semaine de soins intensifs et qu'elle menace de porter l'affaire devant la police et la presse pour qu'il ne se décide à se manifester timidement. Et de quelle manière ? En envoyant seulement quelques bouteilles de sérums dont le coût est estimé à 10.000 F cfa. A ces mots, ce sont des pleurs qui accompagneront les propos de la jeune fille et également de sa maman, puisqu'au moment où ce dernier envoyait les médicaments, les prêts supportés par la famille pour faire face aux dépenses dépassaient déjà la somme de 200.000 F cfa, et que plusieurs analyses sont demandées pour mieux situer les maux qui affectent la jeune fille. " S'ils n'ont pas dit que c'est l'Etat qui est derrière cette aventure, moi je n'irai pas. Et aussi c'est parce qu'il (le directeur du réseau, ndlr)
m'avait dit qu'il y a quelqu'un là bas qui s'occupera de nous en matière de droits. Je ne savais même pas que ce n'est pas un Togolais.
C'est plutôt ma dernière patronne Mme Dade qui est une Libanaise ", avait conclu Djigbodè Akouvi, avant que la logique de ses propos ne retombe dans le vide causé par son mal, nous privant ainsi des autres détails.
Nos efforts pour rencontrer une autre supposée victime de ce réseau, du nom de Djokpé Akouvi, qui serait rentrée à Lomé le 21 mars dernier sont restés vains jusqu'à ce que nous mettions sous presse.
Et nos tentatives pour joindre des supposés membres du réseau basés à Lomé afin qu'ils donnent leur version des faits rapportés par la jeune fille et sa maman se sont avérés vaines. A nos appels, deux des trois numéros qui nous ont été donnés sonneront inaccessibles. Seul un 3ème numéro, celui d'une certaine Rokiya, a pour sa part sonné mais personne n'a daigné décrocher notre appel.
Mais il urge à cette étape que le gouvernement togolais se saisisse du dossier et vu que, les responsables de MMLK évoquent également le nom d'un proche collaborateur du Consul honoraire togolais au Liban, Georges Boustani, un certain Joseph Yébéssévi, comme étant l'un des cerveaux de cette affaire et qu'il y a encore selon les informations reçues plus d'une dizaine de jeunes filles togolaises envoyées dans ce pays et qui sont soit dans le même cas ou encore pire.
Nous y reviendrons avec d'autres détails, une fois que nous seront rentrés en contact avec les membres de ce réseau ou d'autres victimes.

LTT