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Neuf ans après le putsch du 5 février 2005 : Regrets, grincements de dents et misère dans les rangs des généraux auteurs du putsch

Togo - Societe
Gnofame, Mémène, Tidjani... les grands perdants au bout du compte ?
L’acte a étonné le monde entier mais comme on le dit souvent par désespoir ou par impuissance, l’impossible n’est pas togolais. Que des officiers opèrent un coup d’Etat et s’alignent ensuite au garde-à-vous devant un civil qui plus est grand novice des choses politiques, il faut un pays comme le Togo pour que cela soit possible. L’ « exploit » des officiers Nandja, Mèmène, Tidjani, Titikpina, Gnofame et autres est tristement célèbre. A l’arrivée, c’est presque peu de dire qu’ils sont les plus grands perdants.

Au Mali en 1990, au Nigeria quelques années plus tard et ailleurs en Egypte récemment, des officiers sont intervenus en politique et ont redonné espoir aux populations en mettant hors d’état de nuire les potentats diviseurs, oppresseurs et égoïstes. De même, bien que l’entreprise eût pris fin dans le désespoir et par la déception, Dadis Camara en Guinée ne s’était pas incliné devant un fils de Konté mais il avait assumé son acte en prenant la direction du pays. Ses homologues du Togo ont une autre conception de leur rôle. Mal leur en a d’ailleurs pris !

Monnaie de singe

On ne se trompe pas en soutenant que les officiers auteurs du coup d’Etat de février 2005 qui avaient ensuite fait allégeance au fils de Gnassingbé Eyadèma n’ont presque rien gagné de leur gentillesse ou de leur loyauté. Certains observateurs n’hésitent même pas à considérer que beaucoup ont de quoi regretter amèrement aujourd’hui ce qu’ils ont fait en février 2005. Tutti quanti, ils ont été mis au placard, déjantés, humiliés ou gentiment poussés derrière le rideau.

Atcha Titikpina est le dernier malheureux en date. Renvoyé de la tête des forces armées dans des circonstances troubles et confuses, le Général Titikpina perd tout au bout du compte après avoir joui des années durant de la sympathie et de la protection de Faure Gnassingbé. Des sources indiquent que l’officier ancien patron du CETAP a payé comptant ses envies de pouvoir et de privilèges : Atcha Titikpina aurait tenté, renseigne-t-on, de « forcer la main » au fils d’Eyadèma pour qu’il le nomme ministre de la défense. Depuis ces intentions déclarées, le regard du Prince a changé à son égard et il a attendu patiemment une erreur de la part de l’officier pour le mettre au garage. D’aucuns parlent d’ailleurs de « résidence surveillée ».

Le Général Tidjani en ce qui le concerne est mort dans une déception innommable. Son inhumation au Nigeria, le pays de ses ancêtres, est la meilleure illustration de cette déception. Cité dans la nébuleuse affaire de coup d’Etat en avril 2009, feu Tidjani a été jeté en prison d’où il n’est sorti que pour aller à l’hôpital, pour raison de maladie. Il ressortira de l’hôpital les pieds en avant, remercié en monnaie de singe. Pourtant, des témoignages concordants établissent que pour installer le fils d’Eyadèma sur le fauteuil présidentiel, feu Tidjani n’a pas hésité à faire pleuvoir du plomb sur les populations des préfectures de Vo et des Lacs.

Quid des généraux Gnofame, Mèmène et Nandja ? Le dernier a eu droit à des portefeuilles ministériels qui ont perdu leur relief au fur et à mesure que les gouvernements se succédaient et que le temps passait. Au finish, il est sorti du gouvernement et rangé dans les casiers de l’histoire. Mèmène n’ a plus de rôle officiel et certaines sources indiquent que c’est son titre de président d’honneur de la CAF qui lui reste comme viatique. Le Général Gnofame enfin est tombé en disgrâce après qu’il a appelé Faure Gnassingbé pour s’indigner du joli désordre perpétré au domicile de Kpatcha Gnassingbé le 09 avril 2009 par le commando de Félix Kadanga agissant au nom de et pour Faure Gnassingbé. Depuis, il ronge son frein en silence, dans l’isolement et l’oubli.

Au total, chacun de ces officiers auraient mieux gagné en gardant le pouvoir et en offrant au pays une chance de sortie de l’enlisement politique. Ils ont tout à regretter aujourd’hui, sans doute. Faut-il en rire ou en pleurer ?

Nima Zara