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Le professeur Antoine GEISSBUHLER à propos de la télémédecine: "Le coût pour la téléconsultation est généralement assez limité"

Togo - Societe
Le Réseau pour l’Afrique Francophone de la Télémédecine (RAFT) a procédé ce lundi 24 février 2014, au lancement de ces activités. C’était au cours d’un atelier présidé par le ministre de l’enseignement supérieur, Octave Nicoé-Broohm, représentant le Premier Ministre de la république du Togo. Pour en savoir plus sur cette plate forme, notre rédaction a rencontré le professeur Antoine GEISSBUHLER, directeur du RAFT. Ce dernier a accepté répondre à quelques unes de nos interrogations.
Lecture


iciLome.com : La télémédecine c’est quoi ?

Professeur Antoine GEISSBUHLER : La télémédecine c’est la pratique de la médecine avec l’aide de la nouvelle technologie qui permet de faire les choses à distance. Celles qui permettent à un professionnel qui se trouve dans un lieu isolé d’avoir accès à des experts qui se trouvent à distance qui peuvent l’aider à prendre des décisions compliquées par rapport à un patient. Le professionnel peut ainsi poser un diagnostic et continuer à se former. Il continue ainsi à avoir accès aux outils qui lui permettent de renforcer sa carrière médicale.

iciLome.com : Quel est le bien fondé de la télémédecine dans un pays en voie de développement comme le Togo ?

Professeur Antoine GEISSBUHLER : Dans les pays en voie de développement il y a différents problèmes. Le problème d’infrastructures, les routes sont parfois difficiles. C’est difficile de déplacer les médecins et aussi les patients. Souvent les hôpitaux qui sont dans les zones les plus reculées sont sous utilisés parce que les patients vont préférer faire le déplacement de la capitale pour avoir accès à des soins de qualité. La télémédecine permet de renforcer ces sites qui sont délocalisés en amenant des compétences et des logistiques et en faisant que ces centres deviennent beaucoup plus attractifs, beaucoup plus performants, beaucoup plus motivant aussi pour les professionnels qui vont accepter d’y rester travailler au lieu de revenir vers la capitale.

iciLome.com : Depuis quand ce réseau est créé et quels sont les endroits où on peut retrouver ses services au Togo ?

Professeur Antoine GEISSBUHLER : Le réseau RAFT a débuté sur une idée qui a été lancé en l’an 2001. A l’époque on se posait la question de savoir comment ces technologies pourraient véritablement aider les pays en développement. Maintenant, 13-14 ans plus tard, c’est devenu une réalité dans une vingtaine de pays d’Afrique, ceci reconnu par les organisations internationales comme étant une des voies de renforcement des systèmes de santé. L’OMS vient d’ailleurs de passer une nouvelle résolution sur la cybersanté et la télémédecine en affirmant que c’est l’un des outils pour véritablement valoriser et renforcer le système de santé. Donc, on en trouve dans toute l’Afrique. En particulier, à travers notre réseau RAFT en Afrique francophone, donc le Togo est un nouveau venu depuis une année maintenant avec un projet pilote dont ce réseau RAFT et on espère qu’à l’occasion de cette journée de lancement, que ces activités vont se déployer plus largement à l’intérieur du pays et aussi à Lomé avec deux CHU qui vont être connectés pour assurer le soutien des hôpitaux périphériques. Visiblement le coût serait très élevé pour le patient. Le coût pour les patients est généralement assez limité. Imaginé que vous êtes dans un hôpital qui se trouve à 300 km de la capitale et que vous devez venir jusqu’à Lomé pour un diagnostic, ça va vous coûter beaucoup d’argent. Si on peut faire ce diagnostic à distance, ça coûte beaucoup moins chère pour le patient. Au lieu de venir à Lomé par la route en générale avec une partie la famille, rester ici, trouver le médecin qui va accepter de faire l’examen. C’est ce qu’on a montré par plusieurs études qu’on arrive à diminuer le coût pour les patients grâce à ces outils là. Cela nécessite un réseau internet plus performant mais la réalité en Afrique est toute autre. C’était notre travail depuis une dizaine d’année, c’est de faire des outils avec des réseaux qui sont moins performant. L'idéal est que depuis un cybercafé d’une petite ville de l’Afrique on arrive à avoir accès à ce service; néanmoins je suis d’accord avec vous, il y a eu des problèmes de connexions en Afrique. Ce qui fait que on a fait des outils qui utilisent moins de ressources internet. Cela nous permet de mieux travailler.