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Parachutée à la tête du PDC, Mme Agboka Bouty signe des contrats de travail à la tête des employés et précarise l’emploi des jeunes

Togo - Societe
La gestion des projets de développement communautaire incombait il y a encore quelques années au PDLP/ONG (Programme de développement local participatif-ONG), mais a été, pour des raisons de propagande des œuvres de Faure Gnassingbé, récupérée et confiée au ministère du Développement à la Base, de la Jeunesse, de l’Artisanat et de l’Emploi des Jeunes. Mais si seulement les procédures de recrutement se faisaient sur des bases saines ! Le dernier cas en date se rapporte au secrétariat technique du Programme de développement communautaire (PDC) dont la secrétaire caissière, s’est vu signer un contrat d’un mois alors que ses collègues en ont pour un an. Mme Agboka vient de la remplacer sans raison par…une dame qui venait leur vendre des appareils illico.
L’Inspection du travail de même que le Tribunal du travail sont des réalités au Togo. Mais c’est à l’aune de leur travail que les citoyens apprécieront le bien fondé de leur existence. On ne leur demandera pas de favoriser une partie pour léser une autre, mais de dire le droit en matière de contrat de travail en tenant compte des maximes selon lesquelles « le salaire est un bien alimentaire » et « la précarité de l’emploi du fait de l’employeur n’est pas tolérable ».

Le 30 janvier dernier, un rapport d’auto-satisfécit de la ministre du Développement à la Base, Victoire Sidémého Dzidudu Marie-Noëlle Tomégah Dogbé et « sa collaboratrice », coordonnatrice du PDC, Abalo Yawavi Bouty, épouse Agboka, a été présenté au public. C’était à l’issue des cinq ans de vie du PDC, prorogé en PDC-Plus. Le projet, financé par la Banque Mondiale à hauteur de 14.805.000.000 FCFA, devrait aider les couches les plus défavorisées à prendre un peu d’écart par rapport à la pauvreté ambiante que ces couches portent en bandoulière. Mais comment le personnel est-il géré en interne par dame Abalo épouse Agboka, cette ingénieure admise à la retraite, mais qui depuis 2006, surfe de projet en projet sans jamais subir d’audit sur sa gestion ?
A en croire des sources proches du ministère de tutelle du PDC-Plus, la coordinatrice fait signer des contrats de travail selon la tête du ou de la candidate, même si celui-ci ou celle-ci a réussi à un concours. Et c’est le cas de la dernière secrétaire qui vient d’être remerciée qui interpelle.
En effet, il nous revient que cette secrétaire dont nous taisons le nom, fait l’objet de discrimination dans ses contrats. Tenez : recrutée le 13 mai 2013 pour la mise en œuvre du PDC, référence Grand Number H-6020-TG et H7670-TG du 12 avril 2012, cette secrétaire a d’abord vu son contrat signé le 3 juin 2013 pour une durée de 3 mois renouvelable en fonction de ses performances au poste. Au terme dudit contrat, un autre lui fut signé pour une période de quatre mois et demi (4,5), du 14 août au 31 décembre 2013 et qui court jusqu’à fin décembre. Celui-là n’a été signé que le 27 novembre, soit à un mois de son expiration. Aucun avertissement ni blâme ne lui aurait jamais été adressé.
En janvier 2014, un troisième contrat a encore été paraphé par la coordinatrice pour une durée…d’un mois. Sans notification de la date de signature, toujours dans le cadre du PDC. Et une semaine avant l’expiration, Mme Agboka notifie à la secrétaire que son contrat ne sera plus renouvelé. Alors que ses collègues ont vu leur contrat prolongé…d’un an. Pourquoi cette discrimination entretenue au sein d’une même structure par la coordinatrice? Ce qui interpelle dans ce dossier et qui horripile, est que la secrétaire a été remplacée par une…vendeuse de portable illico n’ayant pas concouru. Des agents rencontrés au sein de la boîte sise à l’ancienne CENETI affirment que la femme par laquelle la coordinatrice a remplacé sa secrétaire venait vendre des téléphones portables Illico que Mme Agboka a obligé son personnel à payer de ses propres poches. D’autres langues affirment que la « nouvelle secrétaire » serait une parente à la coordinatrice du PDC-Plus.

Qu’un contrat arrive à terme, est une chose, mais qu’une secrétaire ayant concouru pour travailler dans un projet financé par la Banque Mondiale se voie signer des contrats de 3 mois, puis 4,5 mois, puis d’un mois sur le même projet, pose un problème de précarité de l’emploi. Car la tendance dans le Code du travail est pour la sécurité de l’emploi. En plus, il ressort que la nouvelle « secrétaire » n’a pas passé de concours avant d’être parachutée à la place de celle qui a subi les épreuves du concours. Les clauses de la Banque Mondiale permettent-elles cette façon de recruter ? Qu’a d’exceptionnel la coordinatrice qui est en place depuis 2008 sans possibilité de se faire évaluer par ceux qui décaissent ?
Un proche de la secrétaire congédiée nous a confirmé que depuis plus de trois semaines que celle-ci a déposé une demande afin que sa supérieure lui notifie sur papier les griefs qu’elle lui reproche, aucune suite ne lui est encore parvenue, ni la délivrance de son attestation de travail.
Nous avions déjà zoomé sur la légèreté avec laquelle les fonds de la Banque Mondiale sont gérés au ministère du Développement à la Base en général, et au PDC devenu PDC-Plus en particulier. Si la précarité de l’emploi doit être la règle et si les relations parentales doivent primer sur la neutralité dans les procédures d’embauche, il est fort à parier que ces projets qui ne mettent pas en avant des procédures d’évaluation dans tous les secteurs, finissent comme leurs ancêtres qui n’ont pas permis au Togo d’émerger du cercle des pays pauvres.

Abbé Faria