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Pour Nicodème Habia, les Evêques doivent faire leur part dans l’histoire du Togo

Togo - Politique
La transparence, une élection sans violence préoccupent toujours la classe politique et ne laisse par indifférent les hommes d’église. En effet, cette semaine après leur appels du mois d’Août qui ne semblait pas être écouté, les Pères Evêques du Togo réunis en conférence épiscopale ont penché une fois encore sur la situation politique de notre pays. Dans un communiqué, ils continuent par demander l’esprit de consensus entre les acteurs politiques pour plus de sérénité et de cohésion sociale gage d’une paix durable : « Dans le souci de préserver la paix à ce moment sensible et délicat de la vie de notre nation, le gouvernement et les partis politiques, toutes les institutions impliquées dans le processus électoral et tous les citoyens, doivent mettre tout en œuvre pour que ce scrutin soit paisible, juste, transparent, équitable et crédible ».
Pour Nicodème Habia le président de l’Association Action pour la Protection des Droits de l’Homme et le Développement Social (l’APDHDS), « le simple communiqué est insuffisant, les Evêques doivent agir davantage », a t-il confié à la rédaction horizon news dans un entretien qui suit :

Horizon news : Que retenez-vous du communiqué sorti par les Evêques du Togo cette semaine ?

Nicodème Habia : Au niveau de notre association de défense de Droits de l’Homme, c’est d’abord une grande surprise la sortie du communiqué de nos éminents Evèques de l’église catholique à propos des élections présidentielles. Nous avons toujours interpelé les hommes des églises du Togo dès le début des divergences sur les questions des réformes dans notre pays. Si aujourd’hui, ils prétendent dire que le gouvernement et les hommes politiques ne prennent pas en considération leur appel lancé depuis Aout 2014, c’est étonnant! puisque, j’estime dans tous les pays du monde, les hommes de Dieu sont les plus respectés. Nous avons vu les rôles que les siens ont joué au Burkina-Faso, en Côte d’Ivoire, à la République Démocratique du Congo, au Bénin mais au Togo, les Evêques n’agissent pas comme cela se doit en appelant le gouvernement à respecter les lois et les consignes établies par le peuple. Ils doivent interpeler la CENI, la Cour Constitutionnelle et le gouvernement. L’APDHDS demande que de simple communiqué ne suffit pas, au delà, souhaite des rencontres tête-à-tête entre le Chef de l’Etat et les Evêques pour que la sérénité , la transparence, la vérité et la paix règnent au Togo en ce moment critique de l'histoire du pays.

Horizon news : Que leur reprochez- vous exactement ?

N H :Dans la Bible, arrivé à un moment Jésus en colère a cassé les choses et chassé les gens de la maison de son père qui ne respectent pas la spiritualité du temple. Alors qu’est ce que les Evêques attendent pour réagir. Ils doivent taper sur la table quand le peuple, la grande famille de Dieu est menacée, souffre. Je répète que faire sortir un communiqué, c’est bon mais il faut qu’ils aillent échanger et conseiller Faure Gnassingbé à organiser une élection transparente pour qu’il n’y ait plus de contestations, de violences après les résultats dans le pays. Il est temps qu’ils l’interpellent.Trois jours de prière et de jeune, tout ceci est bon, je ne condamne pas, il y a toujours un « mais ».
Horizon news : Vous faites partir d’un regroupement dit « Tchoboé » qui s’oppose aux élections. De quels moyens disposez-vous pour arriver à vos fins ?

N H : Vous savez, nous ne souhaitions plus vivre les incidents de 2005 et avons profité de cette occasion pour conscientiser le peuple et surtout la jeunesse. Il faut que le front Tchoboé bloque ces élections, et nous y arriverons. Le front continue par chercher les ressources et les moyens nécessaires à cette lutte. Vous verrez nos actions sur le terrain dans les jours et les semaines à venir avec la grande marche des 11, 12 et 13 mars prochains. La population nous réclame dans les rues chaque jour. Le front Tchoboé est même débordé par les divers appels.
Horizon news: Et pourtant l'alliée principale le CAP2015 ne veut pas s’associer à cette marche?

N H : En tout cas vous venez de m’informer que le CAP 2015 n’est pas d’accord avec le front Tchoboé à propos de la marche. J’ai écouté le coordinateur cette semaine qui dit ne pas être d’accord avec le fichier électoral. Je crois que petit à petit, le CAP 2015 revient sur notre position puisqu’ils réclament aussi la transparence dans le processus électoral comme nos organisations.

Horizon news : Croyez-vous toujours à l’union de cette opposition brisée et caillassée ?

N H : j’y crois toujours et le peuple aussi y croit. Partout où nous passons, la population exige que l’opposition soit unie, c’est de bonne guerre. J’ai été optimiste et je le demeure pour l’intérêt du peuple pour qui nous faisons toutes ces luttes. Je continue par sillonner les quartiers de Lomé, la région maritime et l’intérieur du pays. Au moment venu, le peuple nous comprendra. Peut être, ce sur quoi, on serait unanime aujourd’hui, serait l’audit du fichier, et si possible tous les moyens seront déployés pour obliger la CENI à l’accepter. Si cela prendra du temps, les élections peuvent être reportées, c’est une question de volonté politique.

Horizon news: N'avez-vous pas peur d'une démobilisation grandiose de la population?


N H: Comme je l'ai dit si haut, la population nous réclame dans les rues chaque jour et que le front Tchoboé est même débordé.