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Interview de Nathaniel Olympio : « Nous demandons au peuple de se lever, de s’inscrire sur les listes électorales, de combattre l’abstention, d’aller voter massivement »

Togo - Politique
Nathaniel Olympio est le porte-parole du Parti des Togolais et l’un des hommes de confiance d’Alberto Olympio, président fondateur de cette jeune formation politique dont l’ambition est de parvenir au pouvoir à partir de 2015. Celui-ci livre dans cette interview, son analyse de l’actualité politique récente du Togo et sa vision pour le pays dans les années à venir.
Lire l’intégralité de l’entretien.

Afreepress : Vous êtes un responsable du Parti des Togolais d’Alberto Olympio. Dites-nous comment vous appréciez l’évolution de l’actualité politique ? Comment avez-vous accueilli les résultats du conclave CST-Coalition Arc-en-ciel ?

Nathaniel Olympio : A chaque fois que les Togolais se mettent ensemble pour parler et pour trouver des solutions de sortie de crise, pour que le quotidien de la population change, alors c’est quelque chose qu’il faut saluer. Nos frères se sont retrouvés dans un conclave, pour d’après ce que je sais, dégager un candidat unique pour les présidentielles. C’est une initiative à saluer. Si je ne me trompe pas ils n’ont pas encore fini le processus de désignation d’un candidat unique. Il faut donc les encourager dans ce sens.

Afreepress : Peut-on comprendre que votre parti soutienne une candidature unique de l’opposition en ayant son propre candidat qui soit Alberto Olympio ?

Nathaniel Olympio : Ecoutez, ceux qui sont en conclave laissons les sortir avec un résultat final, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui. Faire des commentaires sur des actions en cours n’est pas nécessairement de nature à apporter une sérénité aux travaux. Laissons les gens travailler dans le calme et on verra ce qu’ils vont présenter au peuple puisqu’ils travaillent pour le bien-être du peuple.

Afreepress : Le 30 juin dernier un projet de réforme a été rejeté par l’Assemblée nationale. Comment votre parti a-t-il accueilli cette nouvelle ?

Nathaniel Olympio : Ça n’a pas été une surprise. Vous savez que depuis 2006 avec l’APG un certain nombre de recommandations avaient été retenues mais sauf erreur de ma part, elles n’ont pas été appliquées. Donc qu’aujourd’hui le gouvernement et le régime en place se retrouvent vertueux et décident de mettre en place ces réformes serait étonnant. Nous avons assisté à un tour de passe-passe comme le dit le président de notre parti Alberto Olympio : « Ils se sont mis d’accord pour ne pas être d’accord ». Le gouvernement envoie un projet de loi, sa majorité à l’Assemblée en bloc, même pas un député qui sorte des rangs, sa majorité en bloc rejette le projet. Personne n’est dupe. Ils ne veulent pas faire ces réformes et ils ne montrent aucun signe d’ouverture.

Les travaux de la CVJR que Mgr Barrigah avec l’appui de l’Union Européenne a présidé, à ce jour l’intégralité du rapport n’est pas encore publié. Nous attendons que les recommandations soient mises en œuvre mais le peuple togolais attend toujours. Donc tout cela nous amène à noter que le régime en place ne veut faire aucune ouverture parce qu’il veut conserver le pouvoir par la manipulation des textes et par la marginalisation de la population. C’est pourquoi nous demandons au peuple de se lever, de s’inscrire sur les listes électorales, de combattre l’abstention, d’aller voter massivement et à démontrer au régime en place qu’il est temps que les choses changent.

Afreepress : Dans la foulée le président de la Cour constitutionnelle déclarait que la page des réformes était tournée. Quelle est votre analyse de cette sortie ?

Nathaniel Olympio : Je ne sais pas si c’est un dérapage contrôlé. Mais ce qui est clair c’est que ça va dans la droite ligne de ce que nous pensons de l’attitude du gouvernement qui ne veut pas que les choses évoluent. Ils veulent toujours des textes et une constitution qui soit taillée sur mesure pour continuer à gouverner ? La Cour constitutionnelle dont le président est le garant de toutes les procédures électorales qui sont en train de s’engager aujourd’hui, et bien le juge a décidé d’aller jouer dans un camp contre l’avis de la population. C’est déplorable. C’est diffuser une image calamiteuse de nos institutions alors que les choses étaient déjà assez perverties mais qu’une personnalité de ce rang dégrade ainsi la fonction de président de la Cour constitutionnel, ça fait encore du Togo un pays que les gens ont pris l’habitude de qualifier d’atypique. Nous ne voulons pas être un pays atypique. Nous ne voulons pas être un pays où le président de la Cour constitutionnelle vient s’ériger en acteur politique, nous ne voulons pas d’un pays où le gouvernement s’enferme dans une surdité et ne veut pas écouter son peuple, ne veut pas écouter les leaders religieux, ne veut pas écouter les partenaires internationaux, ne veut pas écouter son opposition. Nous sommes en face de gens qui fonctionnent de manière monolithique, aucune flexibilité, aucune ouverture eh bien il faut qu’en 2015 le peuple sanctionne ce pouvoir.