Le gouvernement marocain s'est empressé de rassurer les citoyens sur la protection qui sera apportée à la grande communauté d'expatriés qui vit actuellement dans un contexte d'agitations et de violences continues.
Le Premier ministre Abdelilah Benkirane a indiqué, le dimanche 10 août, que le Maroc était passé à l'action pour venir en aide à ses quelque soixante-dix mille ressortissants en Libye.
Le Roi Mohammed VI a donné des instructions pour venir en aide aux citoyens marocains résidant en Libye, a-t-il ajouté.
Une cellule de gestion de crise a par ailleurs été mise en place au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (MAEC), le 1er août, pour suivre la situation des Marocains vivant en Libye.
Cette cellule, composée de différents départements ministériels, est chargée de la coordination avec les services diplomatiques et consulaires en Libye, de la mise en place d'un dispositif de rapatriement volontaire, ainsi que des éventuelles actions d'intervention d'urgence et des mesures d'assistance offertes aux citoyens marocains.
Des numéros d'appel gratuit ont été mis à la disposition des expatriés en Libye.
Les premiers groupes de Marocains arrivant en Tunisie ont d'ores et déjà pu bénéficier des mesures prises la semaine dernière.
Royal Air Maroc a affrété des vols supplémentaires vers Tunis pour rapatrier les Marocains depuis la Libye, selon un communiqué diffusé le 11 août.
"Royal Air Maroc, en tant que compagnie nationale, a naturellement à cœur la sécurité de ses compatriotes et s’organisera pour les accueillir dans les meilleures conditions", a par ailleurs souligné ce communiqué.
Mais les familles dont certains proches vivent encore en Libye restent inquiètes.
Sara Zouhairi est impatiente de voir son époux revenir de Tripoli, où il travaille depuis cinq ans.
"Mohamed a hâte de revenir au Maroc en raison de la situation sécuritaire. Il a longtemps hésité car son gagne-pain est en Libye. Mais il s’est enfin résigné à rentrer au pays car il s’agit d’une question de vie ou de mort", explique-t-elle à Magharebia.
"Compte-tenu du contrôle exercé par les miliciens sur les ports et aéroports, il est difficile de quitter le pays", poursuit-elle en sanglotant.
Elle explique que son mari et un grand nombre de ressortissants marocains à Tripoli nourrissent l'espoir d'une intervention des pays voisins pour restaurer la paix en Libye.
Les responsables politiques sont eux aussi très préoccupés par la situation dans le pays.
Le royaume a "toujours plaidé pour le respect de l'unité de la Libye, de sa souveraineté, de la sécurité de son territoire et appelé à l'arrêt des violences", a expliqué, la semaine dernière à Washington, Mbarka Bouaida, ministre marocaine déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.
Au cours d'une réunion consacrée à la situation sécuritaire en Libye, à laquelle assistaient les ministres des Affaires étrangères du Maghreb et Anne Patterson, la secrétaire d'Etat adjointe américaine chargée du Proche-Orient, Bouaida a indiqué que le Maroc suivait de près les développements en Libye et la crise politique et sécuritaire traversée par ce pays.
Les pays de la région, qu'ils soient maghrébins, arabes, africains, méditerranéens, ainsi que la communauté internationale doivent s'impliquer dans les réunions et dans les conférences consacrées au dossier libyen, car ils sont directement concernés par la stabilité de la situation en Libye et affectés par ses répercussions, a ajouté cette responsable gouvernementale.
Elle a également réitéré l'engagement pris par le Maroc à aider à restaurer la sécurité en Libye.
Cette diplomate marocaine a souligné l'importance de l'adoption de stratégies "mondiales, intégrées et multidimensionnelles" venant en soutien aux aspects sécuritaire, économique, social, politique et culturel.
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