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Le bilan de Benkirane scruté par les députés marocains

Maroc - Politique
La sécurité a été à l'ordre du jour d'une session commune du parlement qui s'est tenue cette semaine pour évaluer le bilan du gouvernement marocain à mi-mandat.
S'adressant à ses collègues parlementaires, lundi 21 juillet, le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la chambre basse du parlement a appelé à un renforcement de la vigilance "pour protéger le Maroc du terrorisme et lutter contre le discours d'extrémisme prônant la violence et la haine".

Le gouvernement porte à cet égard une grande responsabilité, a ajouté Ouadia Benabdellah, saluant la récente loi qui interdit aux religieux de s'engager dans des activités politiques.

Les députés de l'opposition se sont montrés très critiques envers le bilan du gouvernement à mi-mandat, estimant qu'il n'avait pas répondu aux attentes et aux engagements pris par le gouvernement de coalition dirigé par les islamistes.

Dans sa réponse apportée le 23 juillet, le Premier ministre Abdelilah Benkirane a déclaré que le bilan du gouvernement était satisfaisant. Il a souligné que contrairement aux allégations de l'opposition, des efforts considérables avaient été consentis sur le plan économique et social. Il en a voulu pour preuve les rapports émanant de grandes institutions internationales comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Le niveau de la dette reste en-deçà de la ligne rouge fixée à 65 pour cent du PIB, a ajouté le chef du gouvernement. Quant à l'augmentation des prix des carburants, il a souligné que le gouvernement avait dû prendre des décisions courageuses pour assurer l'avenir des futures générations. Il a affirmé que son gouvernement restait déterminé à poursuivre la mise en œuvre des réformes, quand bien même elles seront douloureuses et coûteuses en termes politiques.

Le président du groupe du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la Chambre des conseillers, Hakim Benchemmach, a toutefois tenu à préciser qu'il existe un large fossé entre les promesses faites et la réalité sur le terrain, estimant que les performances économiques étaient décevantes et marquées par l'augmentation du niveau d'endettement.

Hamid Chabat, député et secrétaire général de l'Istiqlal, a tiré à boulets rouges sur le gouvernement, fustigeant la réduction du pouvoir d'achat des Marocains par suite de la hausse des prix et du manque de stratégie économique et sociale claire. Il a expliqué que contrairement à ce qu'avait affirmé le Parti pour la justice et le développement (PJD) avant sa prise de fonction, il n'avait pas réussi à endiguer la corruption et la mauvaise gouvernance ni à lutter contre le chômage, au sein de la jeunesse en particulier.

Pour leur part, les députés de la coalition ont salué le bilan gouvernemental. Abdelaziz Omari, avocat membre du PJD, a ainsi déclaré que le gouvernement avait su prendre des décisions courageuses, comme la réforme de la Caisse de compensation.

Il a par ailleurs demandé au Premier ministre d'accentuer les efforts pour lutter contre la corruption et l'économie de rente, et d'accélérer la mise en œuvre des réformes lancées dans plusieurs domaines, comme l'éducation et la modernisation du gouvernement, ainsi que le maintien du pouvoir d'achat.

Plusieurs députés ont souligné la nécessité de créer des emplois pour les jeunes et salué l'initiative gouvernementale destinée à encourager l'auto-emploi.

L'opinion publique exprime quant à elle des avis partagés sur le bilan gouvernemental.

Said Chafi, étudiant de 22 ans, a expliqué à Magharebia que l'arrivée au pouvoir du gouvernement Benkirane en 2011 avait suscité de grands espoirs, mais qu'après deux ans et demi, le bilan était décevant.

"Le PJD s'était engagé à promouvoir l'emploi des jeunes et la condition sociale. Mais rien n'a été réalisé. Le chômage bat son plein et les prix ont grimpé, portant un grand préjudice au pouvoir d'achat des classes démunies et moyennes", a-t-il expliqué.

Fatima Zehra Chaoui, secrétaire de 24 ans, estime pour sa part que le gouvernement a encore deux ans devant lui et qu'il faut donc garder espoir car il n'est pas facile de mettre en œuvre les réformes en un temps record, ajoutant qu'elle aimerait voir le gouvernement concentrer ses efforts sur la promotion de l'emploi.