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Interview/Relatif à la tournée Européenne de Jean-Pierre Fabre/Eric Dupuy éclaire : « il ne s’agit pas de négocier, mais d’informer sur la situation politique du pays... »

Togo - Politique
En six mois d’intervalle, le leader de l’opposition togolaise M. Jean Pierre Fabre a effectué deux visites dans les pays européens qui sont impliqués dans la résolution définitive de la crise politique togolaise et l’enracinement de la démocratie. Et cela suscite un petit débat surtout que les enjeux des prochaines élections présidentielles de 2015 se jouent ici au plan national avec plus ses militants pendant que le processus vient d’être lancer du côté de la CENI.
Mais le parti explique que tout doit se jouer sur les deux plans. « De la même manière le ministre de l’administration territoriale fait le tour de ces partenaires du Togo pour les informer sur l’évolution de la situation politique du pays, il est du devoir de l’opposition de le faire aussi. Et c’est ce que Jean-Pierre Fabre fait au nom de toute l’opposition », nous dit le porte-parole de son parti l’ANC, M. Eric Dupuy. Lire notre entretien
pa-lunion.com : Monsieur Eric Dupuy, bonjour !

Eric Dupuy : Bonjour !

Monsieur Jean Pierre Fabre, le leader de l’opposition est encore en tournée européenne, une deuxième fois en six mois. Qu’est-ce qui se joue justement sur le plan international pour votre président ?

Je pense que pour un homme d’envergure internationale tel que Jean-Pierre, il est important que, de temps en temps, il se rende en Europe pour rencontrer les partenaires du Togo. Et vous savez que dans cette crise qui mine notre pays depuis tant d’années, les chancelleries présentes au Togo, s’impliquent dans la résolution de ces crises, à savoir le groupe de cinq, c’est-à-dire, l’ambassadeur UE, l’Allemagne, les Etats Unies et le PNUD s’impliquent activement dans la recherche de solution. Donc, il est nécessaire pour le chef de file de l’opposition, de rencontrer ces partenaires là, aussi bien à Bruxelles qu’à Paris. C’est pour cela que souvent, il est sollicité par ces pays, pour qu’il aille expliquer les choses à nos partenaires en développement.

Donc, c’est sur invitation des partenaires qu’il est parti ou bien c’est Monsieur Jean-Pierre Fabre, dans toutes ses qualités, qui sollicite ces rendez-vous ?

Non, c’est lui-même qui a sollicité, mais c’est souvent qu’on lui demande que, quand il est de passage en Europe qu’il puisse rencontrer certains responsables politiques. Il devait même aller en Allemagne, mais son emploi du temps très chargé ne lui a pas parmi d’y aller cette fois-ci.

La question qui se pose autour de ces voyages répétés, c’est que les représentants de tous ces pays sont ici au Togo, vous avez parlé d’ambassadeur de la France, de l’Allemagne, et donc, tout le corps accrédité, le PNUD et tout cela ici, est-ce qu’il faille encore aller négocier à l’extérieur, ce qu’on peut faire ici à côté.

Non, il ne s’agit pas de négocier, mais d’informer ces pays là. Certes, les ambassadeurs sont là pour informer leurs pays d’origine, mais il ne faut pas oublier que Monsieur Bawara, notamment le Ministre de l’Administration territoriale, voyage beaucoup dans ce sens et donne leur façon de voire la situation togolaise à ces pays là. Donc, il est important que l’opposition également aille donner son appréciation sur la situation. Parce que, c’est souvent que, chaque fois que Monsieur Fabre passe quelque part, deux jours avant ou deux jours après, Monsieur Bawara fait le même voyage également pour pouvoir aller contredire ce que nous disons.

Et donc, c’est une sorte d’équilibre d’information qui arrive auprès de nos partenaires.

C’est une nécessité que chaque courant politique puisse s’exprimer à nos partenaires, la réalité de la situation togolaise.

Et donc, Monsieur Fabre parle avec ces partenaires au nom de toute l’opposition, c’est ça ?

Monsieur Fabre est, vous le savez, le chef de file de l’opposition. Ce n’est pas lui qui l’a décidé, c’est la loi togolaise qui l’a décidé ainsi. Donc, quand il fait ces voyages là, il parle essentiellement au nom du peuple togolais, au nom de l’opposition togolaise, au nom de tous ceux qui se retrouvent aujourd’hui à contester le régime en place.

Et comme vous êtes l’un de ces porte-paroles, pouvez-vous nous dire essentiellement, ce qu’il va dire, ou ce qu’il apporte comme informations à ces partenaires, alors que l’ambiance ici rentre dans la perspective de 2015 et qu’on a plus besoin de lui ici sur le terrain.

Non, on a besoin de lui ici sur le terrain, vous savez que depuis le mois de février, il fait une tournée nationale qui l’a amené dans tous les recoins du Togo, mais au bout de quelques temps, il est nécessaire également, qu’il puisse informer l’opinion internationale sur la situation politique qui n’arrive pas à se décanter.


Vous savez que tout récemment, il y a eu un vote à l’assemblée nationale sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles prévues par l’APG depuis 2006 et les réformes qui ne sont pas toujours faites. Le projet de loi a été rejeté par les députés RPT/UNIR à 100% de leur voix sur 62 députés, et à partir de ce moment là, il est important quand même que, Monsieur Fabre, puisse expliquer à nos partenaires, pour quelle raison nous, nous maintenons que cette situation nouvelle est une violation de l’esprit de l’accord politique global. Donc, ce régime ne peut pas refuser de mener ces réformes, et ces réformes sont importantes pour pouvoir éviter que le Togo ne se retrouve dans la même situation qu’en 2005 avec des centaines de morts dans notre pays. Et je crois que nos partenaires doivent être sensibles à cela. Il faut à tout prix éviter qu’il y ait à nouveau, un bain de sang au Togo. Donc, les réformes sont nécessaires, sont des conditions sine quanun pour pouvoir aller à des élections apaisées au TOGO.

Ces réformes sont indispensables pour la présidentielle de 2015, dites-vous ?

Elles sont nécessaires pour éviter qu’on arrive à des hold-ups électoraux, il faut que la préparation de ces élections se fasse de manière consensuelle, que l’opposition se retrouve dans toutes les structures qui préparent ces élections.

Et comment pouvez-vous être si sûr que sans ces réformes, on ne pourra pas avoir des élections libres et apaisées, et quand vous avez toujours dit, et encore récemment que, même après les législatives, les togolais qui ont porté leurs voix sur toute l’opposition dépassent ceux qui ont porté leurs voix sur le parti au pouvoir ?

Il s’agissait là, des élections législatives. Rappelez-vous qu’il n’y a jamais eu d’élections transparentes, équitables et apaisées au Togo, quand il s’agit de la présidentielle. Même en 2010, rappelez-vous, le nombre de fois que nous avons été matraqués, gazés par le régime en place. Nos PV que nous avons obtenus avec beaucoup d’efforts, ont été purement et simplement saisis par le régime en place. L.es ordinateurs, 16 au Total ont été saisis, et jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été restitué. Et donc, il s’agit d’un coup de force. Et ce coup de force se prépare à nouveau pour 2015 si rien n’est fait.

Et ça veut dire que ces acteurs que Monsieur Fabre est entrain de rencontrer en ce moment peuvent agir d’une manière ou d’une autre sur l’équilibre des prochaines élections, selon vous ?

Il ne s’agit pas d’agir nécessairement. Vous savez, aujourd’hui, nous sommes dans un village planétaire et que tout ce qui se passe au Togo concerne le monde entier. Si demain il y a un bain de sang à Lomé ou alors on se retrouve dans une situation comme en 2005 avec cinq cent morts, d’après l’enquête des Nations Unies, menée par Doudou Diang, ce serait une responsabilité aussi de la communauté internationale. Donc il est important que cette communauté internationale soit prévenue à temps, pour qu’elle intervienne auprès des dirigeants du Togo, pour que des solutions intelligentes, des solutions idoines soient trouvées, pour éviter encore des tensions. Vous savez, la crise togolaise dure depuis tant d’années, et il est temps quand même qu’on arrive aujourd’hui, à régler définitivement cette crise et que tous les togolais se retrouvent libres et heureux dans la concorde dans notre pays, ça devient une nécessité, parce que cela a trop duré. Vous savez que le régime qui régente aujourd’hui notre pays, est un régime qui a bientôt cinquante ans. Nous disons que c’est trop et nous disons qu’il est temps aujourd’hui, de mettre en place la limitation de mandat au Togo, comme cela s’est pratiqué dans tous les pays de l’UEMOA. C’est la règle. Et que les deux tours qui sont la règle dans tous les pays du monde, devienne également la règle au Togo. Vous savez, l’UEMOA la dernière fois avait fait une réunion à Lomé, et les recommandations vont également dans le même sens. La CVJR va également dans le même sens. Il faut que le Togo arrête de faire la sourde oreille à ce qui se passe dans le monde entier, et que nous aussi, on aille vers le développement, à travers une démocratie, un état de droit bien compris par tout le monde.

La question est de savoir, ces acteurs que vous ne cesser de rencontrer à l’internationale, quel peut être leur impact direct sur le processus tel qu’il se déroule ici si vous ne vous entendez pas, gouvernement et opposition sur les termes et le contenu des réformes.

Vous savez, les relations bilatérales que le Togo a avec certains pays, sont des relations importantes, qui sont des relations économiques, qui sont des relations même d’ordre technique, et tout ça là, je pense qu’il y a des discussions à haut niveau, et que ces Etats là peuvent parler à nos dirigeants, les inviter à éviter le clache. Vous savez, je vous l’ai dit tout à l’heure. Le gouvernement informe régulièrement cette communauté internationale sur ce qui se passe au Togo, c’est leurs réalités à eux, il est important que nous aussi, nous puissions exprimer notre réalité à ces mêmes partenaires.

Conclusion, l’ANC prépare bien comme les autres, la présidentielle ?

Bien sûr. Vous savez, nous nous disons que, il est important que ces réformes se fassent. Mais si ces réformes ne se font pas comme nous l’espérons, nous serons prêts pour affronter le candidat de RPT/UNIR le moment venu, et le battre, pour que l’alternance politique soit une réalité dans notre pays.

Vous l’ANC ou vous l’opposition ?

L’ANC d’abord, puisque, je suis secrétaire nationale à la communication de l’ANC. L’ANC d’abord et l’opposition dans son entièreté. Parce que aujourd’hui, des discussions assez poussées sont menées entre l’opposition, et je pense que, très rapidement, une solution sera trouvée pour qu’ensemble, nous puissions aller à ces élections de 2015 en rang uni et gouverner ensemble demain.

Monsieur Eric Dupuy, merci !
C’est moi qui vous remercie.